Au jardin du mois d’Août

L’ patois
J’ai fort quièr el français, – ch’est l’ pu joli langache, –
Comm’ j’aime el biau vêt’mint qué j’ mets dins les honneurs.
Mais j’ préfèr’ min patois, musiqu’ dé m’ premier âche,
Qui, chaqu’ jour, fait canter chu qu’a busié min cœur.
Dins l’ peine, un mot patois nous consol’ davantache ;
Dins l’ joie, à l’ bonne franquette, i corse el bonne humeur.
Il est l’ pus bell’ rinscontre au cours d’un long voïache,
L’ pus douch’ plaint’ du soldat au mitan des horreurs.
L’ patois s’apprind tout seul, – et l’ français, à l’école.
L’un vient in liberté, l’autr’ s’intass’ comme un rôle.
Les deux sont bons, bin sûr, mais not’ patois pourtant,
Rappell’ mieux les souv’nirs d’eun’ jeunesse effacée.
L’ patois, ch’est l’ fleur sauvach’ pus qu’eune autr’ parfeumée…
Ch’est l’ douche appel du soir d’eun’ mère à ses infants.
Jules_Mousseron
J’vas chi vous dir’, tout à l’coyette (tout à l’aise)
El pain d’alouette chuss’ qué ch’est
Ch’est un pétiot restant d’briquet
Ch’est deux dogts d’pain, pas davantache
Avec du burr’, du mou fromache
L’mineur r’mont cha pour ses infants
Du fond del min’, chaqu’jour ouvrant
Ce qui rend encore plus attendu le retour du père :
Quand, bin mat’, j’arviens d’l’fosse
Chu qui m’met in bonne humeur
Près d’ m’maison, ch’est m’tiot gosse
Quin dins mes gamb’s il acqueurt
I m’imbrasse, il est à l’noce
I m’ poche (presse) ed’sus s’pétit cœur
J’sins qué s’carress’ n’est point fausse
Mi, j’appell’ cha l’vrai bonheur
—
Je vais ici vous dire, tout à l’aise
Ce qu’est le pain d’alouette
C’est un petit reste de briquet
C’est deux doigts de pain, pas plus
Avec du beurre et du fromage mou
Le mineur remonte ça pour ses enfants
Du fond de la mine, chaque jour de travail
Ce qui rend encore plus attendu le retour du père:
Quand, bien fatigué, je rentre de la fosse
Ce qui me met de bonne humeur
Près de ma maison, c’est mon petit enfant
Quand dans mes jambes il accourt
Il m’embrasse, il est à la noce
Il me presse sur son petit cœur
Je sens que sa caresse n’est pas fausse
Moi, j’appelle ça le vrai bonheur
L’artiste anglais Raymond Mason vivait dans le sud de la France quand la catastrophe de Liévin est arrivée.
Touché par le drame, il a créé une œuvre que Liévin et ses habitants n’ont découverte que bien plus tard. Par hasard. »
C’était il y a cinquante ans, deux jours après Noël. Au fond de la fosse Saint-Amé, à Liévin, 710 mètres sous la terre, un coup de grisou suivi d’un coup de poussière tuait 42 mineurs.
Mon école primaire jouxtait le carreau de la fosse Saint-Amé
à Lens fin juillet 2025, une rue de cité minière qui a été offerte aux « graffeurs » avant d’être rasée.
Des « maisons des Mines » avec leur jardinet, appentis et garages, plus proches de la démolition que cette image satellite ancienne ne le montre.
La majorité des maisons sont murées côté rue et leurs dépendances sont en gravats.
Et parmi celles-ci, quelques maisons encore habitées… et ce retraité qui, comme dans tout coron, se distrait en regardant passer … des photographes curieux et voyeurs !
J’étais venu photographier du Street Art. Je n’imaginais pas ressentir ce malaise devant des ruines, promises à un très proche effacement… cet habitat et la vie de cité minière que j’ai connus.
« Street art « in memoriam » des mineurs venus de Pologne »
qui organisaient des cours du soir de polonais pour leur nouvelle génération
mais je ne dois pas oublier mes copains d’école Algériens et Marocains…
dont les parents avaient été « recrutés » au bled par les Houillères du Nord Pas-de-Calais « HNPC »
et mon amie d’enfance Portugaise !
Qui l’eût GRU ?!
le commentaire contenant ce lien n’a pas fait long feu sur Avox, mais son auteur te citait !!!
mais son article sur Mediapart est bien documenté ! Grrrrrrru
Je te conseille ce livre, si tu veux les éclairages et avis d’un expert dans ce domaine, mais qui sait être un vulgarisateur scientifique
IA génératives, pas créatives
– L’intelligence artificielle n’existe (toujours) pas
de Luc Julia (05/2025)
« Nuit du 19 au 20 octobre 2011.
Mouammar Kadhafi, acculé par les rebelles déterminés à libérer la Libye, a trouvé refuge à Syrte. Avec le jour, viendra la mort.
Entouré d’une poignée de fidèles, le dictateur s’accroche à ses lubies
et fantasmes. Lui, l’Élu de Dieu, Guide légitime de la nation, ne peut
être renversé. Incapable de voir l’inconcevable réalité de sa fin, il
court à sa perte.
Et le tyran se souvient de son ascension et raconte ses dernières heures
de tension. Qu’il semble loin l’écho de la gloire passée. La ferveur du
peuple est un chant de sirènes… »
» Il fallait un culot monstre pour oser se glisser dans la peau de l’un des tyrans les plus sanguinaires de notre époque. Yasmina Khadra relève le défi et signe un roman aussi passionnant que dérangeant. » François Busnel – L’Express
Yasmina Khadra nous donne à ressentir la folie, la mégalomanie du Raïs, mais aussi sa déroute personnelle entre la cruauté qui fut son quotidien et sa déchéance finale.
Plus qu’un coup de cœur, un direct à l’estomac, que je ne me souviens pas avoir ressenti à la fin d’une lecture !
Meursault, contre-enquête
de Kamel Daoud
J’y reviendrai, si tu me tolères sur ton blog !
Ce « Meursault contre-enquête », en miroir de l’Etranger de Camus, me fait penser à « Lettre au fils et autres nouvelles » de Patrick Calais
https://www.editions-harmattan.fr/catalogue/livre/lettre-au-fils/3790
qui répondait à la « Lettre au père » de Franz Kafka
Bel exercice littéraire !
« Patrick Calais est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris
et vit à Lille. Il a effectué son activité professionnelle dans le domaine
de la communication, en entreprises et collectivités, ainsi qu’en tant
que consultant et enseignant. Depuis une vingtaine d’années, il s’est
consacré au théâtre, à la musique, à la lecture enregistrée et à l’écriture.
Il a publie Bach en concert – Essai sur les Variations Goldberg, aux
éditions L’Harmattan en 2017. »
« à la lecture enregistrée »…
pour cette magnifique association
https://lesbibliothequessonores.org/
dont les bénévoles enregistrent des ouvrages mis gratuitement à la disposition des personnes empêchées de lire !
bon… cette magnifique association
https://lesbibliothequessonores.org/
je la connais plus qu’un peu et pourrais t’en parler un peu plus si tu le souhaites…
« Tout a commencé par une idée simple : rendre la lecture possible à ceux qui ne peuvent plus lire »
Certes, mais pas seulement, car notre association répond aussi à la difficulté de lire des dyslexiques (et autres dys…), dont les élèves, pour qui nous enregistrons les livres scolaires.
Tout est gratuit et l’inscription se fait sur l’engagement de l’audio-lecteur bénéficiaire, de pouvoir (si demandé) justifier qu’il se trouve « empêché de lire ».
Je te parlerai, lors d’une prochaine VisiteDuSoir, des Donneurs de Voix, dont je suis, et du plaisir à enregistrer un ouvrage choisi et des contraintes techniques pour que son écoute soit un plaisir pour les audio-lecteurs
Si tu connais des personnes « empêchées de lire » au sens large que je t’ai défini, n’hésite pas à leur donner les coordonnées de l’association, elles trouveront d’ailleurs sur le site les contacts de la Bibliothèque Sonore locale proche de leur domicile.
L’ancien enseignant se souvient-il de ce qu’étaient ces programmes visant à promouvoir la poésie ?
J’en garde quelques diplômes devenus sépia… et le goût de la lecture à voix haute ! (à voix de mon âge !!! pour mes enregistrements)
https://memoires.laligue.org/recits/sport/les-lendits-usep-ces-fetes-de-la-jeunesse-sportives
Avec le recul, j’éprouve un malaise, le souvenir de ces manifestations de masse me faisant penser à d’autres grandioses communions païennes, mais beaucoup plus brunes !
Vieille Bourse, Lille – 26 avril – 9 novembre 2025
« »ORB est une sculpture qui allie la simplicité formelle à une profonde signification symbolique.
Initialement conçue pour être placée devant les majestueuses pyramides
de Gizeh, cette œuvre présente le défi d’un dialogue harmonieux avec
l’un des sites historiques les plus emblématiques au monde.
Le choix de la Vieille Bourse de Lille pour cette nouvelle installation de ORB renforce son caractère universel. La sculpture tisse un lien profond avec cet espace symbolique dans la ville, riche d’échanges et de culture.
(photo VdS)
…/…
ORB réinterprète un objet quotidien – le miroir de circulation
convexe – et l’utilise comme matériau artistique. Multiplié et disposé
selon un motif sphérique unique, cet élément urbain ordinaire, souvent
ignoré acquiert une nouvelle vie au sein d’une œuvre qui surprend et
fascine le spectateur.
La surface miroitante de la sculpture reflète des fragments de
l’environnement et de ceux qui l’observent, évoluant au fil du jour et
de la nuit. Cette interaction continue crée une expérience dynamique qui
invite à une réflexion profonde sur la relation entre l’art, l’espace
urbain et ses habitants. » »
(photo VdS)
Pourquoi effacer les bouses de certains ?
A l’époque de Cyrus sur Avox, ZXSpect en avait fait un mur du « worst of »…
avant d’être flingué sur le media si moyen… mais il a ses archives !





















